Il est assez difficile de changer définitivement d’apparence. Il faut de l’argent bien sûr, mais aussi du temps, de l’expertise et la certitude que vous serez plus heureux après avoir subi une opération volontaire. Malgré tous ces obstacles, la popularité de la chirurgie esthétique (le sous-ensemble de la chirurgie plastique axé sur l’apparence) ne cesse de croître. Selon l’American Society of Plastic Surgeons, 15,6 millions d’opérations de chirurgie esthétique ont été pratiquées en Amérique en 2014. Près de six millions d’entre elles étaient des procédures reconstructives, le reste étant soit des procédures esthétiques non invasives comme l’épilation au laser, soit des chirurgies invasives comme l’augmentation mammaire, le remodelage du nez ou la liposuccion. Cela représente une augmentation de 3 % par rapport à 2013.
Pourtant, ces chiffres ne tiennent pas compte des clients potentiels qui n’ont pas accès à ces services, soit parce que les procédures sont trop coûteuses, soit parce que le processus de consultation et de rétablissement prend trop de temps, soit parce que l’expertise est trop difficile à obtenir. Ceux qui veulent un lifting mais qui ne connaissent pas un chirurgien de confiance. Celles qui voudraient augmenter leur poitrine mais ne sont pas sûres que cela soit beau. Celles qui veulent se faire refaire le ventre mais qui n’ont pas le temps de chercher un médecin. Et comme pour la plupart des choses, il existe maintenant des applications qui rendent le processus plus facile et plus accessible que jamais.
Les applications mobile tendances
Il existe de nombreuses applications sur le marché qui permettent aux utilisateurs de modifier leur apparence (souvent de façon comique), mais quelques-unes se positionnent comme des simulateurs de véritables chirurgies plastiques. On peut citer par exemple :
- PhotoPlastic
- Plastic Surgery Simulator
- ModYourBod
- Lift/Tuck
Les applications, comme PhotoPlastic et Plastic Surgery Simulator, sont essentiellement des versions glorifiées de Photoshop. Elles permettent aux utilisateurs de remodeler leur nez et leur poitrine, tout en les avertissant que « seul un vrai chirurgien certifié sera en mesure d’évaluer ce qui est réalisable de façon réaliste ».
L’application de simulation des opérations de chirurgie esthétique est destinée à « aider dans le processus de décision de la chirurgie réelle », a expliqué Benjamin Melki, son créateur, au Daily Dot. « J’ai une bonne amie qui a effectué une chirurgie virtuelle sur son nez. Elle a été stupéfaite par le résultat et par son apparence. Quelques mois plus tard, elle a subi la véritable opération, qui a été un succès », a-t-il expliqué. D’autre part, poursuit Melki, il y a des clients qui, après avoir utilisé l’application, ont réalisé qu’ils ne voulaient pas de chirurgie plastique après tout.
Quelle utilité pour les patients ?
C’est une chose de simplement jouer avec son apparence, ce que nous faisons tous, sans doute, chaque fois que nous utilisons un filtre sur Snapchat ou Instagram. Ce que font des applications comme ModYourBod et Lift/Tuck, cependant, c’est de lier ces réalités augmentées à de véritables chirurgiens esthétiques qui sont prêts à consulter les utilisateurs sur les services qu’ils souhaitent et à faire de leur moi virtuel une réalité. Il suffit de télécharger votre photo, de vous changer et de la transmettre à un chirurgien professionnel. Quelqu’un sera prêt à vous consulter, et probablement à discuter du paiement.
Le Dr Gary D. Breslow est le fondateur, le président et le directeur général de Zwivel, une nouvelle application qui permet aux utilisateurs de rechercher des chirurgiens esthétiques en fonction de l’intervention souhaitée et de poser des questions pour évaluer si le médecin convient et si une consultation est nécessaire. Le Dr Breslow a déclaré que son application comble un vide dans le marché des applications de chirurgie plastique, en particulier pour les mères très occupées. « Quatre-vingt-dix pour cent de tous les patients en chirurgie esthétique sont des femmes, dont la plupart ont un emploi, ou des enfants, ou les deux, et elles n’ont pas le temps d’aller de médecin en médecin pour savoir quel médecin esthétique et quelle procédure esthétique leur convient », a-t-il expliqué. Zwivel, affirme-t-il, ajoute de l’efficacité au processus, et se traduit vraisemblablement par un plus grand nombre de consultations qui mènent à de véritables procédures. (Toutefois, il a noté qu' »en moyenne, plus de 60 % de toutes les consultations ne débouchent pas sur une procédure », a-t-il dit).
Ce qu’on peut dire pour résumer
Dans un sens, les applications de consultation en chirurgie plastique sont une conséquence de la tendance actuelle de la télémédecine accessible. Il est certain que c’est beaucoup plus facile pour le patient. Mais que signifie la facilité dans un secteur qui, dans le pire des cas, se nourrit d’insécurité ?
La chirurgie esthétique vit dans un endroit compliqué. D’une part, les femmes (et les hommes aussi, mais ce chiffre de 90 % en dit long) ont le droit de faire ce qu’elles veulent de leur corps, et cela inclut de vouloir adhérer aux idées « traditionnelles » de la beauté. Essayer d’analyser lesquels de nos désirs sont vraiment les nôtres et lesquels sont influencés par les hommes et/ou la concurrence avec d’autres femmes peut être épuisant. « Le féminisme me fait sentir libre et forte, et comme si je pouvais m’exprimer comme je le souhaite tant que je ne marginalise pas, ne blesse pas et ne profite de personne », a écrit Caroline Cox à NYLON dans un article intitulé « Les féministes peuvent-elles se faire refaire le nez ? « Je savais que cette procédure me rendrait heureuse, non pas à cause de la façon dont les autres me verraient, mais à cause de la façon dont je me verrais moi-même. »